Cyclone Matthew : plus de quatre ans après, le grand Sud est plus vulnérable
- newdeskarl
- 14 avr. 2021
- 2 min de lecture
Publié le 2021-04-13 | Le Nouvelliste
Les 19 et 20 janvier 2021, s’est tenu au local du Centre national de l’information géospatiale (CNIGS) un atelier de clôture d’une série de projets de relèvement post-Matthew. C’était l’occasion pour des experts nationaux et internationaux de présenter les résultats de ces projets dans les domaines de l’observation par satellite et la cartographie des risques.
Comme après le séisme du 12 janvier 2010, le cyclone Matthew d’octobre 2016 a suscité des intérêts scientifiques. Plus de quatre ans plus tard, le CNIGS, la Direction de la protection civile (DPC) et des partenaires étrangers comme le Centre national d’études spatiales (CNES) de France ont présenté leur progrès dans le domaine de la surveillance de l’environnement en Haïti. Le suivi des zones touchées par le cyclone a été remarquable.
En comparant les cartes du bâti avant et un an après le cyclone, on remarque qu’il y a plus de maisonnettes construites de manière anarchique. Cette cartographie se tient tous les six mois. À chaque fois, le bâti se densifie davantage. « Tout ce qui est d’ordre répétitif devient loi », dirait feu Lesly François Manigat. Ce phénomène est un classique en Haïti sur lequel les autorités semblent ne pas se pencher. Après une catastrophe naturelle, des familles sinistrées déménagent et érigent leurs tentes un peu plus loin en marge des villes et villages. Souvent dans des zones plus à risque. L’État, comme s’il ne pouvait offrir mieux, les laisse se débrouiller. Ainsi, après chaque catastrophe majeure, de nouveaux bidonvilles sont ajoutés dans la carte. Pour un bilan plus lourd à la prochaine catastrophe.

En plus du bâti, plusieurs autres « produits » ont été présentés comme le suivi du paysage agricole. Il n’y a pas eu de changements significatifs au niveau des surfaces agricoles complexes. Cependant, des surfaces qui étaient avant considérées comme des « forêts » ont été reléguées aux catégories de « végétations basses persistantes » ou des « arbustes ».
« Grâce à ces projets, les cadres du CNIGS sont maintenant capables de produire très rapidement des cartes d’occupation du sol après une catastrophe pour une première évaluation des dégâts », s’est félicité le directeur technique de l’institution, M. Philémon Mondésir. En effet, un transfert de technologie a été mis en place par le travail en binôme (un national et un international) sur les différentes thématiques. Le directeur général du CNIGS, M. Bobby Emmanuel Piard, a annoncé d’autres initiatives de renforcement des capacités.
Comme le rappellent les organisateurs, Haïti fait partie de la Charte internationale espace et catastrophes majeures. La Charte est une collaboration mondiale grâce à laquelle des données satellitaires sont disponibles au profit de la gestion des catastrophes. Elle regroupe 17 agences spatiales et exploitants de systèmes spatiaux comme le CNES, l’Agence spatiale européenne (ESA), ou encore l’Institut de géophysique américain (USGS). À chaque désastre, ces agences mettent à la disposition des scientifiques les images de la zone affectée. Des images provenant potentiellement de plus de 60 satellites. Depuis 2003, la Charte a déjà été activée 10 fois pour Haïti.
Newdeskarl Saint Fleur
newdeskarl@gmail.com
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