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Changements climatiques: El Niño, pour ne rien arranger

Publié le 2019-07-25 | Le Nouvelliste



En Haïti, en cette période de l’année, la chaleur est étouffante. C’est aussi le moment des journées récréatives organisées par des jeunes en vue de baignades collectives en mer ou des journées en montagne en quête d'une température plus fraîche. Et c’est tant mieux qu’il ne fait pas chaud partout en même temps. Cette variation du climat se manifeste à toutes les échelles du globe.


Le climat est contrôlé par une kyrielle de facteurs qui peuvent être résumés en facteurs cosmiques (le soleil et la variation de son activité), facteurs planétaires (les mouvements de la Terre...) et facteurs géographiques (relief, végétation, …). En plus du réchauffement global dû aux activités de l’homme, il y a aussi des phénomènes climatiques comme El Niño qui s’y mettent de temps en temps.


L’énergie solaire est majoritairement absorbée  par les océans rendant les eaux de surface plus chaudes que les eaux profondes.


Tout se passe dans le Pacifique. En temps normal, les alizés soufflent d’est en ouest. En gros, des côtes péruviennes et équatoriennes aux côtes indonésiennes. Ainsi, le vent pousse les eaux chaudes à l’ouest et les maintient au large des côtes indonésiennes. Dans ce cas, l’Indonésie et ses environs sont chauds et humides avec des précipitations intenses. Les eaux froides peuvent alors remonter le long des côtes de l’Amérique.


Lors d’un épisode El Niño, les alizés s’affaiblissent jusqu’à une inversion totale (d’ouest en est). Ils prennent ainsi les eaux chaudes de l’Indonésie pour les ramener à l’est, au large des côtes péruviennes. La chaleur et l’humidité provoquent d’intenses précipitations au Pérou mettant fin à la saison des pêches. Le nom El Niño, signifiant « l’enfant Jésus » en espagnol, lui a été attribué par les pêcheurs péruviens, car le phénomène est plus intense vers Noël. Au même moment en Indonésie, les eaux froides entraînent de la sécheresse parfois à la base de quelques incendies. Cette augmentation de température au large du Pérou affectant particulièrement l’Amérique centrale et les Caraïbes bouleverse le climat mondial.  Le phénomène, qui ne se produit pas tous les ans, peut durer 6 à 18 mois. Voici quelques années El Niño : 1982-1983, 1986-1988, 1991-1993, 1994-1995, 1997-1998, 2002, 2003, 2006-2007, 2009-2010, 2015-2016, 2018-2019.


Associé au réchauffement climatique, El Niño pourrait faire de 2019 une année exceptionnellement chaude, voire l’année la plus chaude de l’histoire selon certains scientifiques.


En Haïti, les conséquences du réchauffement climatique sont déjà désastreuses. Des épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents. Des précipitations plus intenses et dévastatrices.


Le secteur agricole est une victime de choix. Les agriculteurs ont déjà perdu plusieurs récoltes dans diverses régions du pays. El Niño va-t-il accentuer ces pertes?


Dans ce dérèglement climatique, savons-nous combien de nos espèces ne tiennent pas le coup? La culture de la mandarine à La Vallée de Jacmel est en proie à une maladie bactérienne depuis 10 ans. Les orangers et les citronniers poussent de moins en moins à l’échelle du pays. Nous sommes en train de perdre nos agrumes. Nos dirigeants restent spectateurs.


Attendent-ils qu’on perde aussi le manguier, l’avocatier, le riz, le maïs, le haricot... pour faire quelque chose ou pour mieux justifier l’assistanat?



Newdeskarl Saint Fleur


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